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Comment gérer mes émotions ?

On parle souvent de “contrôler” ses émotions, comme si nous étions responsables de ce que les gens peuvent nous faire ressentir, responsables de ce que la vie fait de nous...mais il est essentiel de répondre à nos besoins émotionnels.

Selon le Dr. علوي عطرجي, expert en intelligence émotionnelle, les émotions ne sont pas des ennemies à combattre elles sont des messagères. Et oui, si vous refusez leur message, il finira par s’exprimer d’une manière ou d’une autre, parce qu’elles nous parlent de nous, de nos besoins, de nos blessures, de nos limites. Apprendre à les écouter, c’est déjà commencer à les comprendre, et peut-être à les gérer.

Sur les réseaux, on répète souvent que montrer ses émotions permet aux autres de vous contrôler. Oui, c’est vrai. Mais si vous arrivez à vous comprendre, à vous accepter et à vous adapter à vous-même, alors personne ne peut contrôler ce que vous savez déjà maîtriser. Le fort est celui qui ressent pleinement et accepte toutes ses émotions, tandis que le faible est celui qui croit qu’il ne doit rien ressentir. parce que peut importe la force c'est ressentir  la tristesse, mais aussi de la joie et du bonheur chaque émotion est légitime. Même la colère.

Nos traumatismes nous poussent à croire que fuir, c’est la meilleure chose à faire. En réalité, pas du tout. Vous avez besoin d’être ce que vous avez toujours été un être qui ressent, qui exprime, qui dit ses limites. Exprimer ce que l’on ressent est un droit, mais aussi un devoir envers soi-même.

Reconnaître sans rejeter

La première étape, c’est d’accepter ce que l’on ressent.
La colère, la tristesse, la peur, la honte ou la culpabilité sont pas des émotions “mauvaises” loin de là. Elles ont une fonction.

La colère, par exemple, peut signaler qu’une frontière a été franchie, ou que quelque chose ne vous satisfait pas. La tristesse, qu’une perte a eu lieu ou qu’une attente n’a pas été comblée. La peur, qu’un danger menace votre équilibre ou qu’un changement approche  et notre cerveau déteste pas contrôler ce qui se passe. Ce sont des indicateurs, pas des failles.

Tout cela vient souvent de l’enfance : ce sont des limites que vous avez créées, ou que vos traumatismes ont installées. Mais elles existent pour vous et par vous.

Trop souvent on cherche à fuir ces émotions mais ce que l’on fuit nous poursuit. Ce que l’on accepte nous libère.

Comprendre le lien entre pensées et émotions

Nos émotions ne naissent pas dans le vide. Elles découlent de la manière dont on interprète les situations. Deux personnes peuvent vivre le même événement et ressentir des choses opposées, simplement parce que leurs pensées diffèrent.

Ne pas être compris te frustrera moins quand tu sais que tes réactions sont légitimes. Qu’en aucun cas, le rejet ou l’incompréhension de quelqu’un ne rend tes émotions “trop” ou “exagérées”. Et c’est exactement pour cela que je reviens au début : personne ne peut te faire douter de ce que tu maîtrises déjà.

Mais parfois, cette incompréhension te pousse aussi à réfléchir, à changer, à te remettre en question. C’est là que réside une clé essentielle : changer nos pensées, c’est transformer notre expérience émotionnelle.

Tu vas me dire mais Lamiss, c’est quoi, transformer notre expérience émotionnelle ?
C’est un changement de perception. Au lieu de dire “Je n’y arriverai jamais.” on peut dire “J’apprends encore.” Au lieu de “Tu voulais me blesser”, on peut dire “Je sais que tu ne l’as pas fait pour me blesser, mais ça m’a blessée.” Au lieu de “Tout va mal”, on peut se demander “Qu’est-ce que cette situation essaie de m’apprendre ?” Et même “Je suis trop, personne ne voudra de moi.”
devient “Je finirai par me comprendre, et quelqu’un finira par me comprendre aussi.”

Ce n’est pas de la positivité forcée ou de la “manifestation” comme on le lit partout sur Internet. C’est un recentrage conscient, une façon de ne plus être prisonnier de ce que l’on ressent.

Gérer ses émotions ne signifie pas les étouffer, mais les canaliser.
Quand une émotion monte, le réflexe n’est pas de la fuir, mais de la traverser.

Au début, c’est difficile. On a l’impression d’être une boule prête à exploser. Mais avec le temps et les efforts, on finit par les traverser différemment. Parce qu’on comprend que crier, pleurer, ou exploser ne vaut pas toujours la peine.

Personnellement, ça m’arrive encore. Pas plus tard qu’il y a peu. Mais aujourd’hui, je sais pourquoi. Je ne m’en veux plus d’avoir réagi. C’était un affrontement émotionnel : un mélange de blessures non guéries, de pression, de limites dépassées. d’une situation qui n’avait rien à voir mais qui a réveillé quelque chose en moi, de la pression de vouloir bien faire.

Je me suis revue crier d’une manière que j’avais pourtant promis d’éviter.
J’ai eu besoin d’être rassurée, de redescendre, et cela m’a pris du temps.
Mais je suis consciente qu’avant, je n’aurais jamais eu le recul pour en parler ainsi.
C’est exactement l’exemple parfait de ce que veut dire :
gérer, comprendre, accepter et surtout analyser ses émotions


Parfois, il suffit juste de fermer les yeux, respirer, prendre du recul.
Parler avec la personne n’est pas toujours la solution, car souvent, tu cherches simplement à ce qu’elle valide ce que tu ressens.
Mais La seule validation dont tu as besoin, c’est
la tienne.

Mais attention ça ne veut pas dire que la personne en face est responsable de tes émotions. Détache-toi de cette idée. Tu es le maître de toi-même, et rien ne t’appartient plus que ce que tu décides de ressentir.

Les émotions ne se gèrent pas seulement quand elles explosent.
Elles s’entretiennent au quotidien.

Note ce que tu ressens le matin et le soir. Tu verras que, souvent, on répète les mêmes schémas.
Alors, change le point de départ.

Si tu te réveilles chaque jour angoissé par ton travail, demande-toi ce que tu peux faire différemment. Parfois, il suffit d’agir, même un peu, pour reprendre confiance en toi.

Prends le temps d’écrire ce pour quoi tu es reconnaissante, de lire des choses qui stimulent ta réflexion.
Vivre ici et maintenant, c’est vivre pour soi, parce qu’on en a le droit.
C’est apprendre à ne pas être prisonnier du passé ni angoissé par l’avenir.
C’est revenir à soi, là où tout commence et tout s’équilibre.

Observez ce qui se passe à l’intérieur.
Donnez un nom à ce que vous ressentez : “je suis triste”, “je suis frustré”, “je me sens impuissant.”
Le simple fait de mettre des mots sur une émotion réduit son intensité.

Je vous donne un exemple simple : je suis du genre à faire des obsessions.
Je suis persuadée que j’aime une personne, que je la veux, puis en me posant, je réalise que je n’aime pas cette personne et que je ne l’ai jamais aimée.
Je n’ai pas besoin qu’elle me voie comme une femme incroyable pour me sentir bien.

Mettre des mots sur ses frustrations, c’est avoir le pouvoir sur ses situations.
Autre exemple : je suis triste parce que je suis encore à l’école alors que j’ai 25 ans.
Cela rend ma tristesse légitime et me donne envie de me rassurer, parce que j’ai le droit d’être triste mais je suis aussi consciente que le plan d’Allah est meilleur.
C’est là que la foi entre en jeu.

Avec le temps, on apprend à transformer cette énergie émotionnelle : la colère devient action, la peur devient vigilance, la tristesse devient compassion

Gérer ses émotions, ce n’est pas devenir froid ou insensible.
C’est aimer tout ce que la vie a mis sur notre chemin : ses larmes, son courage, ses colères, ses peurs.
C’est aimer être soi-même, et finir par aimer être avec les autres sans avoir peur.

Et surtout, c’est reconnaître que nos émotions, aussi changeantes soient-elles, ne nous définissent pas mais elles rendent nos vies plus équilibrées.

Avant de te laisser, je tiens juste à te rappeler que cela prendra du temps  énormément de temps.
Des années, parfois. Des relations gâchées, des remises en question, des échecs.


Vouloir se soigner, devenir une meilleure personne, plus épanouie, ne se construit pas en quelques heures ni en quelques mois. C’est des années de mépris de soi, puis de reconstruction. Mais cela ne doit pas te faire peur.
Au contraire, cela doit te donner la force de comprendre que tu n’es pas responsable de tout, mais que tu es responsable de mener ce combat.

La paix et la piété sont comme un rizq donc il faut les demander à الله (Allah), mais aussi faire les causes pour y parvenir.

Alors je te souhaite de réussir à vivre en paix avec toi-même.

de nafs a nafs

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